Notre sélection de marques pour une veste en denim à porter ce printemps

Chaque Top 10 est l’occasion de retrouver une sélection de pièces conseillées par la communauté Borasification (et un peu la rédaction). Cette liste est non exhaustive et constitue une série de coups de cœur qui t’aiguilleront, pour toi aussi trouver les vêtements et chaussures qui te feront vibrer.

Si le thème du jour t’est familier, alors tu as le bon goût de faire partie de nos lecteurs assidus ! Ou peut-être es-tu simplement un denimhead à la recherche d’une raison plus ou moins objective pour justifier l’achat d’une huitième veste one wash. Et je peux le comprendre. Si au contraire tu ne connais encore pas grand chose à la veste en denim et à ses trois grands archétypes, ni au jargon qui peut rendre ce monde quelque peu opaque, je te conseille de te plonger dans le dossier que j’ai écrit à ce sujet l’automne dernier. Il est évidemment question de Levi’s, la marque américaine ayant inventé et popularisé cette pièce aujourd’hui intemporelle.

Ce qui nous amène à cette sélection, et à sa raison d’être : il n’y a pas que la red tab dans la vie. Et j’aimerais prendre plus de temps pour revenir sur les alternatives intéressantes qui avaient été montrées ou seulement mentionnées dans le dossier, et bien sûr te présenter de nouvelles choses un peu moins classiques. Même si porter une veste en denim type I boxy dans la rue me semble déjà assez inhabituel et « original » quand on sait que la trucker jacket est sans aucun doute le modèle plus populaire sur le marché.

Voir au-delà de la trucker Levi’s pour trouver sa veste en denim

Concrètement, comment bien choisir sa veste en denim ? Je pense que le plus important est déjà de comprendre qu’il ne s’agit pas d’une pièce « essentielle » du vestiaire casual, mais bien d’un achat plaisir. Car ce n’est pas un outerwear très performant, pour le dire gentiment. Le denim ne tient pas chaud quand il fait froid, et il est trop lourd quand il commence à faire chaud. Puis le confort est discutable, surtout quand une matière épaisse rencontre une coupe ajustée. Ce qui explique que le layering à base de veste en denim est beaucoup moins cool et pertinent « en vrai » que sur Instagram.

Autant d’arguments qui font de la veste en jean une pièce de mi-saison avant tout. Un vêtement à porter en dernière couche qui ne tient pourtant pas la comparaison face aux concurrents en laine, en velours, en moleskine, en coton ciré, en matière technique. Mon premier conseil serait donc de considérer la veste en denim pour ce qu’elle est réellement, c’est à dire une pièce mode. Et donc d’éviter le cliché de la trucker moulante pour mieux privilégier le size-up, les déclinaisons vintage à pinces ou les modèles oversize et créateurs. N’oublie pas non plus qu’une veste en denim fonctionne rarement avec un jean. Et qu’il vaut mieux faire le point sur son vestiaire avant d’importer une veste japonaise que tu ne porteras jamais (ou mal) si tu as du denim sur tes jambes la majeure partie de l’année.

1. Les vestes en denim iconiques Levi’s et Lee

Comme il serait dommage de bouleverser de bonnes habitudes, le premier choix est celui de la raison. Tout le monde n’étant pas un puriste dans l’âme, je ne recommanderais pas l’achat d’une veste en denim haut de gamme au premier venu. Ni à ceux qui ne s’intéressent pas plus que cela aux boutons donut et au selvedge. Commencer par Levi’s et Lee pour essayer me semble alors plutôt raisonnable.

En neuf, regarde du coté de Levi’s Made and Crated pour du « modeux », et Levi’s Vintage Clothing pour de la reproduction des archives de la marque. Pour la concurrence, la ligne Lee 101 est celle à connaitre. La seconde-main (ou les soldes) reste cependant la meilleure option si tu as un petit budget et pas forcément envie d’investir tout de suite. Si chercher son bonheur en friperie est recommandé, il faudra malheureusement accepter de ne tomber que sur des truckers (les types I et II Levi’s ne sont respectivement plus produites à partir des années 50 et 60) ou partir à la chasse de l’iconique rider jacket Lee.

2. Une veste en denim Type II franco-japonaise chez Superstitch

Ne pas se limiter à la type III est déjà en quelque sorte une approche de passionné. Et qui de mieux placé qu’Arthur Leclerq en France pour te fournir en denim authentique ? Après avoir offert des services de retouche, de réparation et de personnalisation à des clients répondant à l’appel du point de chainette, le fondateur de Superstitch a lancé un premier jean maintenant bien connu : le LR-01. Mais pas seulement. Hoodies, t-shirts, chemises en chambray et, tu l’avais deviné, vestes sont maintenant proposés dans l’atelier parisien.

Arthur a fait le choix de dessiner sa veste en denim sur une base de type II Levi’s, ce qui est plutôt une très bonne idée. Caractérisée par ses deux poches à la poitrine, ses pinces dans le dos et sa coupe boxy (courte et ample), la LR-11 de Superstitch devrait parler aux amateurs de workwear vintage ou simplement de silhouettes contemporaines qui misent sur les tailles hautes. Et c’est français. Enfin, c’est fait au Japon, mais on ne va pas s’en plaindre.

3. Un tour chez les « Osaka Five »

Non, les japonais ne se sont pas rendus au États-Unis dans les années 80 pour racheter de vieilles machines shuttle looms aux usines historiques américaines afin de « perpétuer la tradition ». Ce n’est pas vraiment le genre de chose qu’on peut ramener dans une valise en soute. Malgré cette histoire fantasmée, il faut reconnaitre que le Japon a su redonner au jean ses lettres de noblesse à une époque ou le made in USA n’était déjà plus synonyme de qualité et les usines bientôt délocalisées. Studio D’Artisan, Evisu, Warehouse, Denime et Fullcount sont les labels pionniers de ce mouvement du denim haut de gamme de la fin du 20ème siècle : les « Osaka Five ». Presque un nom de boys band.

Des marques qui existent toujours et qui proposent des jeans et vestes made in Japan basés sur les modèles américains les plus emblématiques, à des tarifs représentatifs d’un positionnement niche. Difficile de se tromper avec ces grands noms qui fabriquent tous dans la région d’Okayama, le berceau du denim japonais. Pour du créatif (parfois douteux), Evisu est certainement la plus perchée du lot.

4. Une veste en denim TCB pour du purisme « abordable »

Voici le nom qui serait probablement le plus important à retenir de ce top 10 : TCB. À condition de vraiment adhérer au propos « puriste » assumé qui n’aura naturellement pas la même valeur pour tout le monde. Mais si ton truc, c’est de retrouver tous les détails d’une veste des années 30 (toile et teinture exacte, couleur du fil, placement de la red tab et autres spécificités qui ne parlent qu’aux connaisseurs), il est inutile de chercher plus loin. Le site de la marque est d’ailleurs une mine d’informations à ce sujet, avec le détail des choix et des recherches effectués par l’équipe d’Hajime Inoue pour que chaque modèle reproduit soit le plus fidèle possible à son époque. Si tu veux découvrir le label en détail, je te redirige vers notre article complet.

Dans la même gamme de prix « abordable » (en comparaison avec les « Osaka Five », entendons-nous bien), tu as Japan Blue. Une marque proposée chez Monsieur Cam. C’est un peu plus « grand public », mais de fait plus accessible. La boutique messine vend également du Momotaro, pour les adeptes des battles stripes. N’oublie pas les 10% de réduction supplémentaire sur ton panier avec le code partenaire « boras », si jamais tu trouvais ton bonheur !

5. orSlow pour un beau délavage sans acheter du vintage

Si j’ai essayé de te montrer les modèles de « base » des marques citées, les possibilités ne se limitent évidemment pas à de la denim jacket brute à la teinte indigo et uniforme. C’est une pièce que je ne trouve d’ailleurs pas forcément évidente à porter, son apparence trop lisse semblant annoncer au monde entier que tu as « acheté une nouvelle veste ». Si tu cherches plutôt un beau délavage dans le style vintage, je ne peux que te conseiller la marque japonaise orSlow. J’aime personnellement ses modèles en finition two year wash.

L’autre option est simplement de porter sa veste assez longtemps et fréquemment pour arriver à obtenir un délavage sur-mesure. Un processus que tu peux accélérer avec, une fois encore, l’aide de Superstitch. Le français propose une lessive spéciale denim qui délave rapidement et plus naturellement pour un résultat homogène. À utiliser avant de porter ta veste raw ou noire si tu as un peu de mal avec l’aspect « neuf ».

6. Une Type I cropped chez la nouvelle marque britannique StandardTypes

Écrire une sélection sur un tel sujet peut rapidement devenir une tâche un peu rébarbative. Les noms cités sont attendus, il n’y a plus de surprise et chacun connait le contenu du top 10 avant de l’avoir lu. C’est pourquoi nous allons nous éloigner un peu des acteurs historiques et spécialisés avec quelques marques qui voient la veste en denim comme un terrain d’expérimentation et non pas une icône à respecter et à reproduire. Je pense d’abord à un label britannique lancé en 2021, Standardtypes. Une énième proposition de style heritage modernisé, mais qui se démarque par ses designs bien sentis. J’ai choisi ici son interprétation de la type I, un modèle rare sur le marché, dans une version cropped qui fonctionne visuellement très bien.

Un autre label que j’apprécie, Mfpen, propose une belle veste en denim cette saison. Une type II bleach épurée, également raccourcie, qui réclame du layering et de beaux volumes.

7. La veste de travail en denim chez Arashi

Avant l’invention des archétypes que nous connaissons bien, le denim était la matière de choix pour le vêtement de travail avec la triple pleat blouse créée par Levi’s à la fin 19ème siècle. Une histoire qui inspire encore aujourd’hui les marques workwear contemporaines, déclinant le bleu de travail français et le chore coat américain (introduit par Carhartt dans les années 30) dans de beaux denims japonais. Chez Arashi et Monitaly par exemple, deux labels très appréciés par ici.

Une vision de la veste en denim comme vêtement fonctionnel et utilitaire qui nourrit paradoxalement le travail des créateurs. C’est notamment le cas pour la nouvelle précommande lancée par Coltesse tout récemment, avec la veste « 222 » qui me semble parfaitement illustrer ce retour aux origines du denim. Si c’est le genre de chose que tu recherches, n’hésite pas à consulter notre sélection vestes de travail en parallèle. Tu y trouveras davantage de références plus ciblées.

8. Still by hand pour de la veste en denim épurée

On ne peut donc pas vraiment dire que la veste en denim « classique » se définisse par une très grande simplicité visuelle. Les modèles actuels les plus courants comme les historiques sont au contraire très chargés. Poches, plis, soufflets, boutons, martingale, coutures contrastantes… Des éléments qui s’additionnent et inscrivent la pièce d’emblée dans un registre très casual.

Certaines marques prennent pourtant le parti de l’épure et confèrent à la veste en denim une plus grande polyvalence stylistique. Still by hand est l’une des meilleures d’entre elles, évoluant dans les styles casual-chic et soft-tailoring avec aisance. Dans le même genre, je suis très client de l’offre denim chez Auralee . Difficile de faire beaucoup plus simple dans la forme que le blouson ci-dessous.

9. Une Harrington par Document

À l’origine spécialisée dans la teinture à l’indigo (et plus généralement en fringues bleu marine), la marque coréenne Document n’est pourtant pas spécialement reconnue pour ses vêtements en denim. Et donc peu citée aux cotés des marques japonaises surreprésentées dans cette catégorie, alors même qu’elle propose à chaque collection des jeans et des ensembles qui valent le détour. J’ai repéré pour ce printemps une veste type Harrington qui, à l’instar des choses vues précédemment, rompt tout lien avec la veste en denim originelle. Une marque que je te conseille les yeux fermés si tu apprécies les outerwear originaux et simples à la fois.

10. La veste en denim « artisanale »

Dernière catégorie « maximaliste », car un extrême en appelle toujours un autre, avec un genre de pièce qu’on peut légitimement préférer sur un cintre (ou dans un musée) que sur soi ! Teintures à l’indigo naturel, construction en patchwork, boro, broderies sashiko… Autant de techniques à retrouver chez Blue Blue Japan, Kuon ou FDMTL. À la lisière entre création contemporaine et techniques traditionnelles, ces vestes sont évidemment très chères et difficiles à porter si ton style ne s’approche pas un minimum du courant japanese americana.

Enfin, je pense également à toutes ces micro-marques d’artistes, habituées de notre format découverte sobrement baptisé Revue de Mode, qui font de l’upcycling leur méthode de production principale. Le taïwanais Remake by Yi est le premier exemple qui me vient en tête ! Un compte instagram à suivre absolument.

Le mot de la fin

Voilà qui conclut la sélection du jour. Comme d’habitude, n’hésite pas à commenter en dessous de l’article pour ajouter encore quelques références qui te tiennent à coeur. En sachant que j’ai délibérément laissé de coté les propositions trop créa, histoire d’en parler une prochaine fois. Je t’invite également à rejoindre la communauté pour en parler davantage sur le forum dans le topic dédié !

Pour plus d’articles en lien avec ce sujet, tu peux commencer par notre dossier sur la veste en denim Levi’s, nos sélections de chemises, de jeans coupe droite, et pourquoi pas terminer par l’instant culture G avec l’histoire du 501.