Chaque Top 10 est l’occasion de retrouver une sélection de pièces conseillées par la communauté Borasification (et un peu la rédaction). Cette liste est non exhaustive et constitue une série de coups de cœur qui t’aiguilleront, pour toi aussi trouver les vêtements et chaussures qui te feront vibrer.
Débardeur, marcel, tank top, a-shirt, singlet, vest, « wife beater ». Les noms, accompagnés d’une multitude de connotations et d’images mentales déplaisantes, ne manquent pas pour désigner le minimaliste « maillot de corps ». Ce sous-vêtement introduit comme une scandaleuse tenue de sport par les nageuses en voie d’émancipation des années 30 (« tank » signifiant « bassin » en anglais britannique) avant d’être intégré au canon de la virilité hollywoodienne. Marlon Brando et tous les autres. Ces représentations du prolétaire immigré aux États-Unis qui, quand il ne travaille pas, bat sa femme en portant son sleeveless shirt usé et un peu dégueulasse.
En dépit de ces charmantes associations d’idées, la résurgence du tank top dans la mode contemporaine est évidente. Porté sous une chemise à manches courtes, pour prendre l’exemple le plus courant. Cette autre fringue connotée beauf aujourd’hui adoptée, sans une pointe d’ironie, par les plus récalcitrants d’autrefois. Sous un costume qui n’a vraiment plus rien d’un costume. Ou simplement seul, pour ceux qui sont assez bien foutus (ou pas) pour assumer le muscle shirt réinterprété par les designers. Un petit tour sur SSense suffira d’ailleurs amplement si tu souhaites oublier tout virilisme et stéréotypes.
Quelques marques pour un débardeur à glisser ou non sous sa chemise camp collar cet été
Accordons-nous sur la forme classique du tank top avant de passer aux joies de la consommation. Bonne nouvelle, ça va aller vite. Un débardeur est un maillot sans manches (le plus souvent à bretelles) en coton et au col plus ou moins échancré. Et c’est à peu près tout. Une pièce fonctionnelle, très simple, qui aide à supporter la chaleur. Notamment chez ceux qui subissent les climats les plus chauds et humides, d’où son adoption massive en Asie. Assez utile pour éviter un changement de chemise toutes les heures. Bref, une fringue qui ne doit pas forcément être vue. Au mieux aperçue. Fatalement, la question du style n’est pas toujours la priorité. Et le débardeur basique, acheté en pack de trois au prix le plus bas possible, ne mérite probablement pas que l’on s’intéresse à lui.
1. COS pour essayer le débardeur
Si tu imagines bien que cette sélection ne va pas mettre à l’honneur le tank top jetable, je voulais quand même partir de ce constat pour te donner un premier conseil qui s’applique plus largement : ne jamais investir trop vite dans une tendance passagère. Aussi prégnante soit-elle. Il n’y a rien « d’intemporel » dans les pantalons à la taille très haute et les silhouettes en 1/3. Les chemisettes, la moustache et la coupe mulet. Ce n’est pas grave. C’est même souhaitable. Mais il vaut mieux adhérer avant de craquer.
Et nous allons éviter le raccourcis facile de la fast fashion et se tourner vers COS. Tu pourras y trouver le débardeur classique, slim avec une texture côtelée et du coton majoritaire.
Puis si tu es plus aventureux et que tu veux t’éloigner du « sous-vêtement », tu vas avoir le choix. COS multiplie les itérations plus « mode ».
Tu pourras, par exemple, retrouver des versions revisitées du débardeur côtelé classique. Le plus souvent ample, comme celui vu sur Boras récemment, ou encore des propositions plus quiet luxury en mélange soie et coton.
Enfin, tu vas avoir des tank top avec des mailles plus structurées et/ou aérées, je te laisse te plonger dans la sélection de débardeurs COS.
2. Noyoco pour l’adopter
La marque parisienne Noyoco propose un modèle très bien en deux coloris, écru et anthracite, pour quelques euros supplémentaires. Coton bio, de la texture et c’est made in Portugal. Évidemment c’est un investissement plus conséquent si tu souhaites te faire un stock pour la semaine. Mais dans l’hypothèse où un seul te suffirait, je pense que c’est une alternative à considérer pour cet été.
3. Le tank top trois saisons en laine mérinos par Icebreaker
Pardonne moi pour l’utilisation du mot laine en ces temps difficiles, mais je me disais que cet article pourrait potentiellement être lu dans un futur proche fait de températures moins désagréables. Le principe est le même en hiver qu’en été, à la différence près que le coton ne te tiendra cette fois pas assez chaud pour justifier la présence même du débardeur. Sans te faire le coup du laïus habituel sur la laine mérinos et ses avantages techniques, tu connais la chanson, sache qu’il n’y a pas grand chose de mieux pour une sous-couche. Tu en trouveras de très bon (et passables en machine, c’est important) chez Icebreaker. En alternative moins couteuse, tu peux jeter un oeil à Dilling. Attention, c’est bien plus rustique. À considérer comme un achat d’appoint.
4. MHL pour un débardeur workwear contemporain
Voilà. On pourrait très bien s’arrêter là et se quitter pleinement satisfaits d’avoir été, pour une fois, raisonnables. Rien de très excitant, mais la fonction est remplie. Les comptes ne sont pas dans le rouge. Malheureusement, ce n’est pas vraiment la nécessité qui nous fait rêver au quotidien. Considère donc que les références qui vont suivre quittent le champ de l’objectivité pour substituer au bon sens des arguments moins universels. En commençant par MHL et son débardeur qui ne se destine pas à l’obscurité.
Sa coupe légèrement loose et l’attention portée aux détails (triple couture, fentes sur les cotés) invitent plutôt à le porter en dehors du pantalon. Le prix aussi. Le choix d’un beau jersey de coton est une bonne idée. On évite le coté trop vintage tout en gardant un esprit workwear et brut. Dans un tout autre registre, mais dans la même gamme de prix, tu peux également t’intéresser aux modèles tricotés sur machine loopwheel. Du tank top comme sous-vêtement haut de gamme et à l’ancienne chez Merz b. Schwanen et The Flat Head.
5. Jan Jan Van Essche pour un débardeur en chanvre
J’aurais cinquante choses bien plus pertinentes à te recommander chez le créateur belge Jan Jan Van Essche avant de penser à son offre de débardeur. Il est néanmoins toujours intéressant de voir comment une pièce aussi basique peut s’intégrer dans un vestiaire pointu. Les matières, comme toujours, sont choisies avec soin. Du coton mélangé avec du chanvre. Pour le reste, JJVE propose deux interprétations. Un modèle long et ample d’inspiration sporstwear à col rond en mesh et à coutures type sweatshirt via son label O-Project. Et un modèle minimaliste et coupé plus près du corps dans la mainline, cette fois teint naturellement à l’encre japonaise.
Pour du tank top en coton / chanvre accessible, je te redirige vers Jungmaven !
6. Une touche de soie chez Blurhms
À l’instar du t-shirt, le débardeur est une pièce qui peut vite te faire basculer du mauvais coté de la mode quand tu cherches une qualité supérieure sans vouloir de style fort. Ce que l’on peut appeller le quiet luxury, ou payer très cher des choses très simples et sans grande valeur ajoutée. Même principe que la loi des diminishing returns, bien connue des idio.. audiophiles qui finissent par acheter du cable HDMI à deux mille euros pièce. En ce qui concerne le tank top, ma limite personnelle est peut-être celle qui est arbitrairement fixée par la marque japonaise Blurhms. Compte un peu moins de cent euros pour un débardeur haut de gamme supplément soie.
7. Du tank top ajouré de Scott Fraser à Our Legacy
Si le choix de la matière est déterminant pour un débardeur, les possibilités ne s’arrêtent pas là. Scott Fraser Collection, marque londonienne mètre étalon du style rétro et à absolument connaitre, vend un débardeur ajouré spécialement conçu pour le port avec chemisette. Vendu par pack de deux et étonnamment peu cher (attention aux frais de port et à la douane).
Pour additionner les modes, je peux également te conseiller de jeter un oeil aux tank tops en crochet. Et tu as l’embarras du choix. Our Legacy, Corridor, Saturdays NYC ou encore BODE pour les plus aventureux (riches). Encore une fois, mieux vaut être à l’aise avec ton corps avec ce genre de pièce si l’idée est de montrer ton nouvel achat à tout le monde. Privilégier une chemisette en crochet et un débardeur plus classique reste l’option la plus sage.
En bonus, pour un budget plus contenu, COS propose une version ajourée 100% papier!.
8. ALD, Supreme… Le tank top comme maillot de basketball
Je te propose de définitivement abandonner le tank top en tant que sous-vêtement pour les trois dernières catégories de cette sélection. Et c’est, sans surprise, via l’univers du sport que la transition est la plus naturelle. Ce que je relevais plus tôt chez O-Project avec ce débardeur qui me faisait penser, de loin, à une simplification luxueuse du chasuble. Pas celui pour la messe, mais bien pour le terrain de basket.
Un t-shirt sans manches en mesh, obligatoirement ample, à porter seul ou au-dessus d’un autre tee plus conventionnel. Du gros logo, des couleurs vives et adieu la polyvalence du débardeur blanc, bonjour le streetwear. Tu pourras surpayer ton bonheur en plastique chez Aime Léon Dore ou Supreme. Sinon, il reste l’option fripe et seconde-main avec les maillots vintage Champion.
9. Arpenteur et le t-shirt sans manches pour un layering minimal
Si cette connotation très sporstwear est un peu trop difficile à porter pour toi, mais que tu aimes quand même l’idée d’un layering estival, Arpenteur est une bonne adresse. Son modèle « Aria », adopté et validé par le patron des lieux, reprend les codes du maillot oversize en épurant les lignes. Pas de polyester ici, mais du coton tricoté pour une maille dite « Rachel ». Lourde et aérée à la fois. La pièce se tient bien et ajoute un vrai truc à une tenue simple sans te faire crever de chaud. Mention spéciale pour les modèles à rayures.
10. Le débardeur comme pièce forte par les créateurs
Concluons avec une dernière catégorie un peu bonus, car ce n’est pas vraiment notre créneau : le tank top de créateur. Je ne pouvais simplement pas clore le sujet sans évoquer Rick Owens qui a fait du débardeur une pièce maitresse de ses collections. L’idée sous-jacente étant toujours de mettre en scène le corps et ses proportions (parfaites, si possible), de cacher comme de révéler par jeux de longueur, de transparence, de destruction. On peut également citer Dion Lee qui s’est en partie fait un nom en réinterprétant cette pièce à toutes les sauces. Pour rester dans le minimaliste, sans pour autant se rattacher à la haute couture, j’aime assez ce modèle chez Lownn.
Le mot de la fin
Voilà pour le petit tour de la question du débardeur ! J’ai déjà mis le lien dans l’introduction, mais je t’encourage à nouveau à lire notre sélection complémentaire sur les chemises à manches courtes. Pour le reste du vestiaire d’été, je te propose le t-shirt blanc et de couleur, les sneakers en toile, les costumes, les lunettes de soleil et beaucoup d’autres choses encore.