Chaque Top 10 est l’occasion de retrouver une sélection de pièces conseillées par la communauté Borasification (et un peu la rédaction). Cette liste est non exhaustive et constitue une série de coups de cœur qui t’aiguilleront, pour toi aussi trouver les vêtements et chaussures qui te feront vibrer.
Nouvelle sélection plus classique aujourd’hui après notre « hors-série » spécial pièces de la rentrée. Un top 10 consacré à la chemise blanche qui s’inscrit dans notre volonté de traiter des essentiels du vestiaire masculin après le chino beige, le jean coupe droite ou encore la veste de pluie pour n’en citer qu’une poignée. Le sujet étant encore une fois très large, nous allons nous attarder sur les choses qui nous plaisent le plus et évidemment ne pas faire dans l’exhaustif ! Et comme on est sur Borasification, je te garantis plus de chemises adaptées au workwear qu’au port du smoking (ou tuxedo si tu n’aimes pas les mots qui font semblant d’être de l’anglais).
Peut-être le vêtement le plus basique de la garde robe masculine formelle, la chemise blanche était autrefois l’apanage des classes sociales supérieures. La distinction très américaine entre les « white collar » et les « blue collar » jobs résume assez bien les enjeux encore symbolisés par cette pièce aujourd’hui. Porteuse d’une certaine idée que l’on peut se faire de l’élégance, elle est partie intégrante de l’uniforme du mariage et de l’entretien d’embauche. Mais à une époque où les styles « habillés » se font de plus en plus rares et que mettre une chemise très casual est déjà perçu comme du formalisme en société, la chemise blanche n’est plus seulement réservée aux occasions spéciales ou à la semaine au bureau. Repensée par les créateurs et adoptée par les femmes au cours du XXème siècle, elle est aujourd’hui assez paradoxalement une pièce indémodable et un objet de mode à la fois.
10 modèles de chemises blanches pour tous les styles
Avant de passer à la sélection, j’aimerais quand même faire un point sur ce qui nous intéresse vraiment dans une chemise. En excluant la coupe de l’équation, la chose à regarder avant le reste est sans aucun doute le col. Et c’est là où le bât blesse. La casualisation générale du vestiaire masculin a entrainé un rapetissement tragique, mais logique, des cols de chemise. C’est le cliché par excellence de la marque casual-chic: la chemise blanche trop courte, cintrée et son col ridicule porté boutonné jusqu’en haut (parce qu’il y a quand même le mot « chic »).
Si tu parviens à trouver un col aux dimensions respectables, c’est la matière qui arrive en deuxième position. Pour du casual, on évite la popeline classique (brille, froisse beaucoup). L’oxford et le twill sont plus facile à entretenir. Enfin, les boutons. Les matières naturelles et précieuses sont à privilégier. À nuancer toutefois ! Du plastique de bonne qualité (c’est à dire assez épais et qui fait illusion) sera plus intéressant que du corozo ou de la nacre pas chère et toute fine qui gonflent la fiche technique. Quant aux finitions supplémentaires, c’est d’abord à considérer comme du « bonus » si tu veux de la belle chemise très formelle et cela ne doit pas rentrer dans tes critères d’achat principaux.
Dernière chose. Si tu veux des conseils quant au port du blanc et aux différentes nuances qui peuvent s’y substituer, j’ai écrit un article sur le sujet du pantalon qui pourrait t’intéresser !
1 – Une chemise blanche style ivy league en seconde main
Il est toujours bon de rappeler que l’achat en seconde-main est la première option à considérer quand on aborde une pièce aussi classique et répandue que la chemise blanche. Et peu importe la marque, tu n’as rien à perdre en faisant une petite recherche sur Vinted ou sur Grailed. En dehors de ces considérations qui concernent tous les labels sans exception, je pense évidemment ici aux enseignes classiques américaines spécialistes de l’OCBD (Oxford Cloth Button Down) pour commencer le top en douceur.
Brooks Brothers, Ralph Lauren ou encore Gant. Si tu n’as pas trop le budget et que tu cherches d’abord du casual, tu peux te diriger vers toutes les marques ivy league et preppy classiques. Le marché est saturé de ces modèles à poche à porter aussi bien en dehors du pantalon à la « Big Oxford » des années 90 qu’avec une cravate tricotée.
2 – Une chemise blanche casual accessible avec un col respectable : Muji, Portuguese Flannel…
Si acheter vintage est une bonne solution, tu peux très bien hésiter à choisir une chemise blanche dans un bac à fripes. Le blanc ne le reste pas toujours, et il est logique de vouloir éviter la chemise jaunie ou grisâtre quand on cherche une teinte immaculée pour aller bosser. Le problème étant qu’il est très difficile de tricher quand on achète une chemise pas chère… Le budget reste le nerf de la guerre, et tu auras du mal à trouver quelque chose de potable en dessous de certains paliers.
Car si tu peux très bien te passer de détails comme les coutures anglaises, les boutons en croix, les épaules décalées ou les hirondelles de renfort, un col trop petit sera quant à lui toujours synonyme de pièce ratée. En entrée de gamme dans le neuf, je te conseille donc de regarder chez Muji (les button-down ont un col respectable). Sinon, il y a toujours la valeur sûre du milieu de gamme Portuguese Flannel et ses modèles qui peuvent faire le boulot.
3 – Pour une chemise blanche casual-chic un peu plus inspirée
Si tu peux investir un peu plus, le problème des cols ne devrait plus trop se poser. Pour une montée en gamme, je pense d’abord aux modèles de Beams Plus et Gitman. On est à nouveau dans du très classique qui se portera très bien avec tout le vestiaire casual. Pour du design un peu plus inspiré, tu peux regarder chez A Kind of Guise.
Encore une fois, ne t’attends pas non plus à un soin du détail qui n’a pas forcément lieu d’être. Dépenser plus, c’est surtout acheter une meilleure coupe et payer une meilleure matière. Enfin, pense à Drake’s et à son pack de trois chemises qui fait baisser le coût unitaire à 165 euros. C’est un investissement, mais tu trouveras difficilement une « meilleure affaire » dans le genre si tu cherches ton basique de tous les jours.
4 – La chemise blanche « tailoring »
Petit disclaimer, le tailoring n’est vraiment pas un univers qui m’attire plus que ça. Je vais donc faire court ! Et d’ailleurs, je vais commencer par blasphémer en citant Spier & Mckay comme une option tout à fait envisageable pour de la chemise formelle très accessible. De plus, la marque propose un service « custom » qui te permet de créer un modèle selon tes besoins spécifiques (col, type de manchette…). Bon, c’est fait en Chine. Pas de miracle à ce prix-là.
Si tu préfères le made in Italy, les finitions main, et que tu peux te le permettre, alors je te conseille de regarder du coté de la très belle marque G Inglese. La sélection chez No Man Walks Alone, comme souvent assez dingue, devrait se charger de te convaincre. Et bonne nouvelle, ce ne sont pas que des chemises formelles importables avec autre chose qu’un pantalon de costume.
5 – La chemise blanche d’été
Il me semblait important d’inclure de la chemise blanche qui sent bon l’été et la décontraction. Si les modèles à manches courtes peuvent être un peu compliqués ou ennuyeux à porter (le fameux effet chemise de bureau aux manches raccourcies), tu peux quand même trouver ton bonheur en cherchant du coté de la texture. Broderies, crochet, dentelle… La mode masculine s’est ouverte à tout un pan de la mode autrefois réservée aux femmes et aux marques de designers. De Zara à Needles, il n’y a qu’un pas.
Pour de la chemise à manches longues d’été (ou pas), je suis personnellement assez client des variantes camp collar ou col cubain en français. Mention spéciale pour les poches à rabat sans boutons qui viennent compléter le tableau « Amérique des années 50 ». Je pense ici à Scott Fraser ou Old Joe, deux marques à connaitre si tu aimes le style vintage.
6 – Une chemise blanche pour faire du workwear
On ferme la parenthèse « élégance masculine traditionnelle » pour revenir à nos propres classiques. Le problème étant que la liste des marques qui font des chemises blanches d’inspiration workwear et military est très longue ! Si je retiendrais ici Engineered Garments et MHL comme deux exemples scolaires, sache que la mode heritage s’est depuis longtemps accaparée la chemise blanche.
Des modèles à porter en connaissance de cause, sans essayer de faire du smart casual. Les penser comme des chemises décontractées qui pourraient éventuellement remplacer un modèle formel est ici l’écueil évident. Une work shirt blanche se porte à mon sens comme un modèle en chambray ou en denim, c’est à dire dans une tenue qui assume jusqu’au bout sa dimension utilitaire.
7 – La réinterprétation outdoor
Et pour pousser encore plus loin le concept, il suffit de se tourner du coté des marques outdoor. On garde les mêmes inspirations, les mêmes poches un peu partout, et on saupoudre de termes techniques obscurs et de matières utilisées par la NASA. Si c’est ton truc, Snow Peak propose par exemple une chemise écrue d’inspiration militaire dans un ripstop léger « retardateur de flamme ». Parfait pour le barbecue qui tourne mal.
Pour de l’inspiration un peu plus urbaine qui ne s’adresse pas qu’aux fans de techwear et autres survivalistes en herbe, les chemises OCBD par Battenwear sont très sympas. La bien nommée « Scout shirt » incorpore des détails outdoor subtiles à une coupe classique et ample : une poche « cargo » (pli qui augmente le volume de stockage) et un gousset sous l’aisselle pour une meilleure amplitude de mouvement.
8 – La chemise blanche oversize
Et justement, laisse moi en profiter pour placer quelques références tant qu’il est encore de temps de parler confort et ampleur. Si j’évite de trop citer Sillage dans les sélections et autres articles, il me semble que le label de Yuthanan a ici parfaitement sa place avec son modèle permanent « wide shirt white ». Un style à la japonaise qu’on retrouve chez de nombreuses marques de niche.
Je ne vais pas te parler de minimalisme ici, car il me semble que n’importe quelle chemise construite un peu sommairement peut prétendre à ce titre. Et oversize rime souvent avec simplicité. Tu peux donc faire un tour chez les marques habituelles du genre, il y a de grandes chances qu’elles proposent une chemise blanche réinventée dans leurs vestiaires. Mfpen (« generous shirt »), ou encore Markaware par exemple.
9 – Le choix de la matière avec Our Legacy
Je ne pouvais pas faire de sélection chemise sans évoquer Our Legacy. Si je t’ai parlé de beaucoup de choses différentes pour bien ouvrir le sujet, je pense que le label scandinave mérite sa propre petite catégorie. La raison de ce privilège s’explique par un produit en particulier : la classic shirt white silk.
Matière folle (rendu rugueux et précieux à la fois de la soie non traitée), coupe ajustée, mais relaxed, boutons en nacre, finitions simples et suffisantes… C’est peut être la chemise blanche décontractée la plus cool que tu puisses porter au travail. En alternative, tu peux faire un tour chez Schnayderman’s. Un autre label moins connu qui s’adresse aux grands et qui utilise également de la soie.
10 – La chemise blanche par les créateurs
On termine avec une dernière catégorie, presque traditionnelle, que j’appellerais le « fourre-tout créatif » ou encore « la mort du rapport qualité / prix ». Et dans le cas de la chemise blanche, une pièce si classique qu’elle ne demande qu’à être revisitée, j’aurais très bien pu faire un top 10 uniquement centré sur les propositions des créateurs. Je te propose dans ce moodboard un petit florilège de belles choses inaccessibles. Jan Jan Van Essche et Evan Kinori sont évidemment de la partie…
Le mot de la fin
Voilà pour la sélection chemise blanche. Avec toutes les pistes explorées aujourd’hui, je pense que tu pourras facilement trouver ce qu’il te faut. Si tu veux continuer le petit tour des basiques pour la rentrée, tu peux découvrir toutes nos autres sélections ici !